Ado, fin des années 70, je shoote les copains en noir et blanc et développe au labo-photo du lycée.
Dans les années 80 et 90, je parcours le monde, pour mon travail mais aussi pour mon plaisir et j’immortalise ces voyages en diapo.
La photo est pour moi le moyen de fixer découvertes et émotions.
Rappelons-nous qu’à cette époque, on réfléchissait avant de prendre la photo, cela coûtait cher et il fallait au retour envoyer la pellicule par la poste et attendre 2 semaines avant de découvrir le résultat !
Progressivement, mon regard s’affine, et j’ai envie « d’interpréter » ce que je vois, c’est-à-dire de découvrir le monde et de le montrer à ma façon.
La photo répond au besoin et à l’envie, secrète, de laisser une trace de cette vision et de transmettre une émotion.
Au début des années 2000, j’abandonne ma vie de cadre export pour suivre un cycle de formation au multimédia et je deviens concepteur multimédia free-lance.
La découverte du numérique m’ouvre alors des perspectives nouvelles et presque infinies.
Je me passionne d'abord pour la photo d'ARCHITECTURE et la ville est mon inépuisable source d’inspiration, le CORPS URBAIN.
Ce n’est pas le bâtiment en lui-même qui m’intéresse,
mais ses LIGNES et ses COULEURS comme le montrent montre mes premières séries "mes LIGNES sur BLEU" et "STRICTEMENT LIGNE".
Puis la photo strictement d'architecture devient plutôt du PAYSAGE URBAIN, mêlant pierre et objets urbains, toujours sans présence humaine, pour oublier l'échelle et rester dans l'abstrait.
Ainsi nait ma série "STRICTEMENT COULEUR".
"Enfermé chez moi" lors du premier confinement, je découvre toute la poésie et la sensualité des jeux d'ombres et de reflets créés par la lumière naturelle, sur les objets, parfois banals, qui m'entourent chez moi. J'y vois une architecture mais INTÉRIEURE, qui m'amène à mes dernières série plus intimistes "à la MAISON" et "ma POÉSIE de l'ORDINAIRE".
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Le fil conducteur reste cependant le même, LIGNES et COULEURS.
Architecture extérieure ou intérieure, par le détail sorti de son contexte, par le cadrage serré, j'efface les repaires, les codes sont oubliés et mes images deviennent, je l'espère, presqu’irréelles et théâtrales, je les veux graphiques.
J’aime ce moment particulier où je cherche la photo, où je la trouve, l’intègre puis la déclenche et enfin, où je l’interprète et la finalise.
C'est cela être photographe, proposer sa vision, son point de vue et exprimer sa singularité.